dimanche 30 septembre 2012

Nomadisme et sédentarité : le marcheur fait le bilan de ses rencontres


Du perron sur lequel était niché l’abri dans lequel il avait passé deux nuits, le marcheur contemplait le chemin qu'il avait décidé d’emprunter. Il descendait doucement vers une belle forêt. Il prit son temps pour profiter pleinement de sa promenade en levant les yeux vers le faîtage des grands arbres qui l’entouraient. Aussi loin qu’il portait son regard, il ne voyait que du vert et du brun, des rais de lumière venant illuminer les clairières comme des projecteurs de scène. A tout moment, il s’attendait à voir surgir une fée magnifique sur sa  blanche licorne. Les bruissements des insectes sous les feuilles mortes, les oiseaux fuyant son passage en produisant des concerts de percussion dans les arbres, les résonances d’eaux tourbillonnantes sous les racines noueuses des chênes centenaires, toute cette symphonie l’emmenait, l’entrainait, le menait vers cet endroit bizarre où le temps et l’espace ne sont plus que des impressions présentes, la réalité, un flou enchaîné  le futur, une hypothèse. Il savait qu’il arrivait au bout de son périple et se remémorait ses rencontres.
Elles étaient tellement incroyables, tellement improbables, tellement imprévisibles, qu’il aurait surement du mal à en parler, au risque d’être pris pour un doux dingue sorti de son nuage. Elles étaient aussi tellement sensées, tellement cohérentes, tellement simples qu’il se disait qu’il aurait du mal à ne pas le faire.
L'araignée avait bousculé d’entrée les notions du temps et de l’espace qu’un nomade pouvait avoir. Il voyait dans cet insecte un modèle d’immobilisme, centré d’abord sur son espace vital. Et cela préfigurait ce qu’il allait découvrir avec l’escargot : la perception de l’ampleur de l’espace est primordiale dans la perception que l’on a de la sédentarité ou de la mobilité de quelque chose ou de quelqu’un. Le nomadisme se fait à la mesure de ce que l’on connaît. En tous cas, il commence par cela, quitte à élargir son univers petit à petit, si la volonté et les moyens de mobilité sont présents. Le marcheur se disait que si on fournissait à l’araignée un moyen de se déplacer à une vitesse un million de fois plus rapide que sa vitesse habituelle, il se produirait des mutations imprévisibles.  
La jument l’avait touché par sa capacité à accepter son statut de « prisonnière libre ». Elle se disait heureuse et épanouie dans un cadre limité par les fils électriques de son champ. Elle lui avait même dit qu’ils avaient créé d’autres règles pour garantir cette liberté : le partage de la nourriture était à la fois un signe de bienvenue et une règle. 
Les cigognes, avec leur bonne humeur, l’avait bousculé profondément sur la manière de conduire sa propre vie : rester léger, choisir le chemin le plus favorable et faire du nomadisme un jeu pour abaisser la pression des enjeux qu’il peut provoquer. Savoir s’alléger d’abord des vieux démons. Savoir se préparer aussi en ne gardant que l’essentiel pour ne pas risquer de trainer des poids inutiles. Au lieu de s’entêter à rester sur un chemin compliqué, semé d’embûches, et qui ne correspond pas à ce que l’on souhaite, il est préférable de changer de voie pour chercher un environnement plus favorable, plus simple, plus facile et plus en correspondance avec ce que nous sommes capables ou ce que nous souhaitons expérimenter. Les voies compliquées sont rarement les bonnes. La simplicité reste souvent l’apanage des choix judicieux.
Le phasme cet insecte improbable, l’avait frappé par son instinct de la sécurité, et cela lui semblait bien normal, au vu des écarts de taille entre lui et ses prédateurs. Son évolution l’avait amené à se cacher pour mieux se protéger. Et la solitude faisait aussi partie de cette évolution. Le changement, parce qu’il est difficile, devait se vivre seul à un moment donné, pensait le marcheur. Le nomade en permanence confronté à la solitude dans ses difficultés, et ce, même entouré, devait développer des capacités à affronter cette absence pour générer une force solitaire, un courage individuel, une détermination unique pour surpasser les obstacles.
Le moustique blagueur lui avait appris que l’intuition et l’alerte persistante sont le lot des individus en dehors de leur environnement habituel. La méconnaissance d’un nouvel espace demande à rester en éveil, à sortir ses capteurs, à « voir » tout ce qui nous entoure. Dans le mouvement, rien n’est stable, tout bouge. Tout change, rien n’est acquis, rien n’est prévisible. Dans le changement, l’angélisme n’est pas de mise. La règle c’est le « ressort », l’exception, c’est la « roue libre ».
Son ami, le médecin, l’avait bluffé par son nomadisme d’esprit, malgré sa sédentarité géographique ; solidaire de ses concitoyens, il faisait preuve d’une qualité d’accueil exemplaire. Il lui avait appris aussi  la simplicité d’être et d’agir : malgré sa science, il pensait d’abord « simple » et le marcheur se disait que penser simple était un gage d’humilité : faire simple pour être simple.
L'escargot symbole même de la lenteur, lui avait permis de prendre conscience des différences de dimensions spatio-temporelles : un millimètre pour l’un, c’est un kilomètre pour l’autre, une seconde pour l’un, c’est une année pour l’autre. La lenteur n’était alors que perception, relativité, énergie. Lorsqu’il marchait, le marcheur ralentissait  son rythme : il y voyait un intérêt primordial ; voir, sentir, percevoir, entendre ce qu’il ne voyait pas d’habitude. Il lui semblait qu’en réduisant sa vitesse, il décompressait l’espace en même temps que le temps. Et cela produisait des effets de bien-être pour soi et  d’attention au monde qui lui semblaient caractéristiques du mode nomade.
L’internaute, le cybernaute, avait complété sa vision des qualités des nomades sédentaires : labyrinther dans un environnement numérique développait certainement de grandes habiletés à mieux se mouvoir dans le monde moderne. La fonction crée l’organe, dit-on. Le monde virtuel, l’Internet 2.0, les nouvelles technologies de l’information offraient aux nomades modernes un espace infini de recherche d’informations et de partage, un terrain de jeu et d’expression de leurs propres champs de compétences ou de proposition d’idées pour alimenter la toile commune d’un tissu global de connaissances, de reconnaissance et de production de concepts en dehors des circuits habituels, qu’ils soient politiques, experts, sociaux, économiques ou religieux. Le labyrinthe préfigurait pour le marcheur les habiletés indispensables pour vivre heureux dans le monde du XXIème siècle, fait d’incertitudes, de tours et de détours, de certitudes et de doutes, d’accélérations et de ralentissements. Le labyrinthe, symbole de perdition, devenait la solution. La complexité, l’incertitude, l’ampleur des changements que les hommes s’apprêtaient à vivre et le rythme auquel ils devraient le faire allaient pour eux générer de vraies capacités nouvelles pour  appréhender l’espace, le temps et l’énergie d’un monde en route vers un avenir qu’il espérait meilleur. Quel beau tableau du nomadisme lui avaient dépeint toutes ses rencontres miraculeuses ! 
Mais il savait que ce n'était pas fini. Mouvement perpétuel  impermanence du monde et de ses particules élémentaires, entropie universelle ; tout cela, il le savait,  l'emmenait vers une résolution de plus. 

Crédit Photo : Le nomade de Plensa http://www.fotocommunity.fr/pc/pc/display/21827370

samedi 29 septembre 2012

Pour arrêter l'hécatombe, création d'une Association


Clément est mort le 30 mai dernier sur la route entre Auriol et St Zacharie. Il aurait eu 30 ans le 20 juin et devait se marier le 30 juin de cette année !
Pour que cet accident soit le dernier d’une trop longue série, et que cette route soit ENFIN sécurisée, nous créons une Association, où nous avons besoin d’un maximum d’adhérents (1 € la cotisation)

Cette Association a pour but de légitimer nos actions futures auprès des différentes collectivités concernées des Bouches du Rhône et du Var.

 Il est extrêmement difficile d’obtenir des statistiques fiables sur les accidents survenus sur la RD 560.
Aussi, si vous avez eu, Vous, un Ami, un Parent, un accident quel qu’il soit, dans les 20 dernières années, entre Auriol et St Zacharie,
Nous vous demandons de vous manifester auprès de nous.

dimanche 9 septembre 2012

Immobile mobilité des glaciers


Chris est géologue. Il m’accompagne lors d’une randonnée en montagne. Il a voué sa vie à l’étude et à l’observation de la Terre en surface et en profondeur. Il est en quelque sorte un observateur de l’espace-temps. La matière qu’il observe est vieille parfois de plusieurs millions d’années. Du coin de leurs éclats de quartz ou de calcite, ces minéraux nous donnent de belles visions du passé. Ils nous disent aussi comment ils ont résisté aux changements climatiques qu’ils ont subit. 

-   Chris, dis-moi, comment se fait-il que cette pierre soit plissée. On dirait une peau de Shar-pei, tu sais, ce chien d’origine chinoise souvent de couleur fauve.

-    Oui, il y en a beaucoup par ici. Nous sommes sur un ancien passage de glacier.

-   Un glacier qui passe ? fis-je l’air étonné

- Oui. Pour expliquer ce phénomène, il faut comprendre comment se constitue un glacier et comment il évolue. Tout glacier est constitué de trois zones : la zone d'accumulation où la pluie se transforme en glace, la zone de transport  où le glacier est le plus épais et la zone d'ablation enfin où la fonte importante provoque la formation d'une colline ou d'un amas désorganisé de glace.

-   D’accord. Et alors ?

-  Et bien, c’est dans la zone de transport que l'érosion glaciaire est à son maximum. Les pierres y sont soumises à des forces gigantesques, plusieurs tonnes par centimètre carré. Les plis que tu vois sur cette pierre sont le résultat d’un frottement entre sa surface et les amas de pierre et de glace qui lui sont passés sur le dos. Belle résistance non ? Souplesse de la pierre, dureté relative et mouvement minéral ; tout dépend bien des conditions qui l’entourent. Tout bouge en fait, tu sais, même l’immobile. Il parait que les moines zen s’entrainent à regarder les pierres bouger, me fit-il avec un clin d’œil.

Indifférence

De Dame et d'Homme



Comme, va la vie dame, va la vie d'hommeVoyez vous balancer l'atomeDit la vie d'homme, va la vie d'âmed'une mélodie de Perrone à Panamevalse la dame et la vie d'hommeElles tournent sur le phonogrammeComme une ritournelle s'exclame!
Oyez polygames dans l'air des rhizomesPas de royaume, pas d'oriflammesCes airs de nomade en personneC'est du Perrone, c'est d'la vie d'âmeDe celui qui foule comme le font les RomsErrance d'âme, errance d'hommel'histoire des hommes qui se trameDans leur vie d'âme, et d'homme en sommeDe dame et d'homme
Tu les portes sur le dos mémoires d'ItalosDe la Courneuve ainsi à Monte CassinoTes mélopées chromosomes et tes pas de mômeChemin de p'tit bonhommeAinsi tu remontes le temps, diatonique passionTu laisses des silences et d'autres diapasonsA faire bouger l' décor vers d'autres horizonsCa l' fait pour de bon!...
Comme va la vie d'âme, va la vie d'hommeC'est l'un de l'autre à qui se donneDe la vie d'homme à la vie d'âmeSoufflant sur la délicate petite flammeQu'est la vie dame, qu'est la vie d'hommeDu bout de tes doigts qui se paumentVa ta vie d'âme et d'homme en sommeOyez polygames, dans l'air des rhizomesG.I.R.O.L. en baume, chant de sésameNous nous sommes épris, tu nous donnesVas-y l'idiome, toutes les gammes
Du concert qui invite à des regards de mômeSi la vie d'âme, si la vie d'hommeC'est comme un air de palindromeC'est d'la vie d'âme et d'homme en sommeDe Dame et d'homme.Tu les portes sur le dos mémoires d'ItalosDe la Courneuve ainsi à Monte CassinoTes mélopées chromosomes et tes pas de mômeChemin de p'tit bonhomme
Ainsi tu remontes le temps, diatonique passionTu laisses des silences et d'autres diapasonsA faire bouger l' décor vers d'autres horizonsCa l' fait pour de bon!...Comme, va la vie dame, va la vie d'hommeVoyez vous balancer l'atomeDit la vie d'homme, va la vie d'âmed'une mélodie de Perrone à Panamevalse la dame et la vie d'hommeElles tournent sur le phonogrammeComme une ritournelle s'exclame!
Oyez polygames dans l'air des rhizomesPas de royaume, pas d'oriflammesCes airs de nomade en personneC'est du Perrone, c'est d'la vie d'âmeDe celui qui foule comme le font les RomsErrance d'âme, errance d'hommel'histoire des hommes qui se trameDans leur vie d'âme, et d'homme en sommeDe dame et d'homme


(musique de Marc Perrone, paroles de André Mainvielle)

Intuition, automatisme et apprentissage (2/2)

Des séquences animées en 3D prouvent que notre capacité de raisonnement atteint vite ses limites et peine à influencer nos comportements. Des objets banals tels que des allumettes et des chaises permettent des expériences surprenantes quand ils sont manipulés par des chercheurs. Pour prouver le bien-fondé de leurs thèses, ces derniers n'hésitent pas à s'élancer sur une planche de surf ou à étudier les méthodes des prestidigitateurs. Autant de raisons de s'inquiéter parfois, notamment quand nous apprenons que notre cerveau prend les décisions sept secondes avant que nous en ayons conscience ! Un fascinant périple aux quatre coins du monde, de l'Australie à l'Allemagne en passant par les États-Unis et la Suède, pour observer nos neurones dans tous leurs états.
L'intégralité du reportage d'ARTE, c'est ici.  (source Manu-PB sur Daily Motion)

samedi 8 septembre 2012

Intuition et automatisme

Notre comportement est guidé par notre inconscient. L’inconscient est au centre de tout processus de mémorisation et d’apprentissage. C’est le fonctionnement de l’intuition.