lundi 31 octobre 2011

7 milliards d'autres ; l'indispensable école

http://www.youtube.com/watch?v=0IAlksd8qeY&feature=youtube_gdata_player

L'intuition est un cadeau sacré, l'esprit rationnel en est un fidèle serviteur


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dimanche 16 octobre 2011

Mais pourquoi dites-vous toujours "Je pense" ? dit JkYTµ le Martien

Mais pourquoi dites-vous toujours " Je pense" ? dit JkYTµ le Martien à une dame qui venait de terminer une conversation avec un invisible qui semblait lui parler au moyen d'un drôle de petit boitier. Elle attendait comme lui que le feu passe au rouge pour traverser le grand boulevard (JkYTµ avait bien observé qu'il était nécessaire de faire ça sur Terre au risque d'être transformé en pilules de temps  additionnel). La dame, un peu surprise, se retourna vers le porte-antennes vert qui lui avait adressé la parole. 
- Mais nous ne disons pas toujours "Je pense" ! De temps en temps, je vous l'accorde, mais pas toujours,  lui répondit-elle après un moment de stupeur.
- Oui, c'est vrai, j'exaspose un peu, fit JkYTµ
- Vous quoi ?
- Heu, excusez-moi, j'ai traduit trop directement. Je voulais dire, "j'exagère un peu et je suppose trop vite". Mais quand même ! J'étais là à côté de vous et sans le vouloir, j'entendais ce que vous disiez dans ce petit boitier. Eh bien, vous l'avez prononcé 11 fois en quelques minutes. C'est beaucoup, non ?
- En effet, mais c'est normal, la personne avec qui je discutais me demandait mon avis sur un dossier... (la dame se voyait embarquée dans une explication trop longue. Elle se reprit) bref, sur quelque chose. Dans ce cas, je pense normal de dire "je pense".
-Ah vous voyez ? Ça recommence !
-Évidemment ! Vous me demandez mon avis ! 
- D'accord. En fait, ce n'est pas tant la fréquence avec laquelle vous utilisez cette phrase que sa signification. Ce verbe n'existe pas dans nos différents langages codés. 
- Comment ça ? fit la dame interloquée
- Nous avons des phrases qui signifient je vois, je sens, j'entends, j'imagine, j'aime, mais pas je pense. 
- Est-ce que cela veut dire que vous ne pensez pas ? fit la dame, taquine.
- Nous élaborons, nous comparons, nous construisons, nous constatons, mais nous ne pensons pas, au sens où vous l'entendez. Lorsqu'on nous demande notre avis sur quelque chose, on ne nous demande pas ce que nous pensons : on nous demande soit une confirmation d'un constat, d'un fait, soit notre sentiment. 
- C'est étrange, dit la dame songeuse. Vous savez ? Nous avons un écrivain français qui nous a légué une phrase célèbre et fondatrice "Je pense donc je suis". Du coup, nous pensons,... heu, nous ....craignons peut-être de ne pas exister si nous ne pensons pas. 
- Là, je vous ai parfaitement compris, répliqua JkYTµ, enthousiaste. 
- Merci Monsieur.... ?
- JkYTµ
- Ouh la ! je ne me risquerai pas à prononcer votre nom sous peine de le déformer et de vous écorcher... les antennes. Merci en tous cas de cette conversation. Je l'ai vraiment beaucoup appréciée. Je m'en souviendrai longtemps.
-Bravo et merci aussi à vous, dit JkYTµ, en s'éloignant joyeusement.

samedi 8 octobre 2011

La crise des ânes

Un homme portant cravate se présenta un jour dans un village. Monté sur une caisse, il cria à qui voulait l’entendre qu’il achèterait cash 100 euros l’unité tous les ânes qu’on lui proposerait. Les paysans le trouvaient bien un peu étrange mais son prix était très intéressant et ceux qui topaient avec lui repartaient le portefeuille rebondi, la mine réjouie.
Il revint le lendemain et offrit cette fois 150 € par tête, et là encore une grande partie des habitants lui vendirent leurs bêtes.
Les jours suivants, il offrit 300 € et ceux qui ne l’avaient pas encore fait vendirent les derniers ânes existants.
Constatant qu’il n’en restait plus un seul, il fit savoir qu’il reviendrait les acheter 500 € dans huit jours et il quitta le village.

Le lendemain, il confia à son associé le troupeau qu’il venait d’acheter et l’envoya dans ce même village avec ordre de revendre les bêtes 400 € l’unité.
Face à la possibilité de faire un bénéfice de 100 € dès la semaine suivante, tous les villageois rachetèrent leur âne quatre fois le prix qu’ils l’avaient vendu et pour ce faire, tous empruntèrent.
Comme il fallait s’y attendre, les deux hommes d’affaire s’en allèrent prendre des vacances méritées dans un paradis fiscal et tous les villageois se retrouvèrent avec des ânes sans valeur, endettés jusqu’au cou, ruinés. Les malheureux tentèrent vainement de les revendre pour rembourser leur emprunt. Le cours de l’âne s’effondra.
Les animaux furent saisis puis loués à leurs précédents propriétaires par le banquier. Celui-ci pourtant s’en alla pleurer auprès du maire en expliquant que s’il ne rentrait pas dans ses fonds, il serait ruiné lui aussi et devrait exiger le remboursement immédiat de tous les prêts accordés à la commune.

Pour éviter ce désastre, le Maire, au lieu de donner de l’argent aux habitants du village pour qu’ils paient leurs dettes, le donna au banquier, ami intime et premier adjoint, soit dit en passant. Or celui-ci, après avoir rétabli sa trésorerie, ne fit pas pour autant un trait sur les dettes des villageois ni sur celles de la commune et tous se trouvèrent proches du surendettement.
Voyant sa note en passe d’être dégradée et pris à la gorge par les taux d’intérêts, la commune demanda l’aide des communes voisines, mais ces dernières lui répondirent qu’elles ne pouvaient en aucun cas l’aider car elles avaient connu les mêmes infortunes.
Sur les conseils avisés et désintéressés du banquier, toutes décidèrent de réduire leurs dépenses: moins d’argent pour les écoles, pour les programmes sociaux, la voirie, la police municipale... On repoussa l’âge de départ à la retraite, on supprima des postes d’employés communaux, on baissa les salaires et parallèlement on augmenta les impôts.

C’était, disait-on, inévitable mais on promit de moraliser ce scandaleux commerce des ânes.

Cette bien triste histoire prend tout son sel, quand on sait que le banquier et les deux escrocs sont frères et vivent ensemble sur une île des Bermudes, achetée à la sueur de leur front. On les appelle les frères Marchés. Très généreusement, ils ont promis de subventionner la campagne électorale des maires sortants. Cette histoire n’est toutefois pas finie car on ignore ce que firent les villageois.

Et vous, qu’auriez-vous fait à leur place ? Que ferez-vous ?
Pour nous retrouver tous sur la place du village samedi 15 octobre 2011 (journée internationale des indignés), faites déjà passer cette histoire à votre